Montgolfière est une association basée à Paris. Elle accompagne les demandeurs d’asile dans leurs démarches auprès de l’OFPRA et de la CNDA.
La crise des migrants, qui fait la « une » de notre actualité, est un phénomène sans précédent, conséquence de conflits mondiaux multiples et alimentés par la vente des armes des pays riches. Cette crise symbolisée par la jungle de Calais, où vivent dans des conditions indignes des milliers de réfugiés en quête du « Royaume Uni », nous appelle à un sursaut d’humanité. L’hospitalité reste l’idée généreuse et réaliste d’une société qui reçoit en partageant. C‘est le crédo de Montgolfière, une petite association fondée à Paris en 1996 par le Docteur Tatiana Morozov et quelques amis. Il s’agissait à l’époque de soutenir les « déboutés du droit d’asile », ceux qui ayant épuisé tous les recours administratifs, se trouvaient à la rue.Vingt ans après, l’aventure continue.
L’association bénéficie d’un local au 5, rue de Charonne, prêté par un ami de « Montgolfière ». Six bénévoles y assurent les permanences pour les demandeurs d’asile russophones et francophones. L’accent est mis sur l’accueil. Chaque personne est écoutée et respectée. Le récit souvent « bâclé » et qui a abouti à un rejet, doit être repris. Il faut beaucoup de temps pour que la confiance s’installe et que la parole se libère. Les traumatismes, les persécutions, les deuils, la solitude, la peur ont brisé des vies mais le miracle est là, un jour, l’espoir revient et avec lui, l’envie de se battre !
Qu’ils soient seuls ou en famille, le combat est quotidien. Le problème majeur reste l’hébergement : à partir du moment où le demandeur d’asile est débouté, c’est-à-dire que son dossier a été rejeté à l’OFPRA, puis en deuxième instance à la CNDA, il ne perçoit plus aucune indemnité et perd son hébergement. A partir de ce jour il dépend du 115, le SAMU social mais celui-ci étant complètement saturé, chacun se débrouille comme il peut. En général, les familles sont logées par le 115 à l’hôtel. Quand on pense hôtel, on pense à celui de nos vacances ! Le leur peut être à des kilomètres du RER dans une ZUP inhospitalière, il peut être vétuste , sale, habité par de petites bêtes qui vous attaquent la nuit ! Il peut être plus récent mais sans possibilité de cuisiner. Dans ce cas, on s’assied par terre et on ouvre une boîte de conserve. D’autres ont plus de chance et bénéficient d’une kitchenette dans leur chambre.
Pour les personnes seules, Montgolfière aide à sous-louer une chambre chez un compatriote. Mais là encore, n’imaginons pas que seul l’altruisme guide les relations. Pour 150 € par mois, notre réfugié pourra dormir au salon, sans aucune intimité ou partager un même lit avec d’autres. L’un d’entre eux, hébergé par un couple, reste même dehors tant que l’homme n’est pas rentré chez lui.
Quand l’on sait que ces personnes vulnérables, souvent dépressives, n’ont pas d’éléments nouveaux pour que soit tentée une réouverture de leur dossier, il faut tenir, survivre et patienter les dix ans nécessaires avant d’être admis à demander une régularisation. Là, il faudra pour justifier sa demande, fournir 120 preuves (une pour chaque mois de présence sur le sol français) à la Préfecture et une promesse d’embauche. Il faudra aussi prévoir l’achat de timbres fiscaux d’un montant de 500 €, alors que le demandeur d’asile n’est pas autorisé à travailler.
Mais l’angoisse ultime du débouté du droit d’asile, c’est de recevoir un jour une OQTF (« obligation de quitter le territoire français »). Là, il faut se faire petit, devenir transparent, ne pas voyager sans ticket de métro, en somme avoir beaucoup de chance.
Parce que pour chacun, le retour au pays n’est plus possible : persécutions des minorités ethniques, mariages forcés, esclavage, militantisme, politique,
Et quand il est possible, Montgolfière met tout en œuvre pour aider la personne à rentrer chez elle : ce vient d’être le cas pour un monsieur originaire de l’Angola.
Les étrangers qui demandent l’asile politique en France sont tous les jours victimes de violations des droits de l’homme. Ils se sentent niés jusque dans leur droit à l’existence.
Montgolfière a choisi d’aider des demandeurs d’asile à vivre dignement jusqu’à ce que leurs droits soient reconnus. Cette aide s’inscrit dans l’objectif de défendre la notion même de droit d’asile dans notre pays.